Qu'est-ce que la dahabiya

En ce qui concerne les croisières sur le Nil, la plupart des gens connaissent les grands bateaux de croisière et les felouques, certains connaissent les yachts, mais peu de gens connaissent les dahabiyas, qui tirent leur nom du mot arabe pour l'or : dahab (la forme la plus ancienne de ce bateau était de couleur dorée). C'est plutôt ironique car la dahabiya était le mode de transport, sur le Nil, bien avant les diesels modernes, ou les bateaux à vapeur rendus célèbres par "Mort sur le Nil" d'Agatha Christie.

Le dahabiya est un voilier (généralement) à deux mâts qui s'appuie sur l'énergie éolienne : il n'a pas de moteurs à l'exception d'un générateur qui produit de l'électricité. Cela lui donne quelque chose qui se fait très rare de nos jours : le silence ! Naviguer sur une dahabiya permet le bruit de la rivière éclaboussant contre le bateau l'un des seuls sons que vous entendrez, ainsi que le chant des oiseaux (et des diesels au loin). Vous pouvez vous détendre et vous imaginer comme l'un des aristocrates ou des voyageurs d'élite à l'époque de la monarchie, ou même un membre de la monarchie, car c'est ainsi qu'ils négociaient le fleuve. Élégance et style, c'est pour cela qu'ils ont été construits; quatre à dix cabines, des salles de bains entièrement équipées, des meubles élaborés et des domestiques pour tout faire. De nos jours, c'est très similaire, bien que plus moderne et avec les nécessités d'aujourd'hui, avec électricité, Wi-Fi, douches, etc.

L'histoire de la dahabiya remonte à l'époque pharaonique : on trouve des inscriptions de bateaux très similaires dans les tombes des anciens rois et nobles égyptiens. Des dirigeants égyptiens célèbres, tels que le roi Farouk et le président Sadate, avaient leurs propres dahabiyas et la romancière, journaliste, voyageuse et égyptologue anglaise Emilia Edwards avait même fait installer un piano sur la sienne. Les aristocrates les aimaient, d'autant plus que le voyage pouvait prendre jusqu'à deux ou trois mois, s'arrêtant à tous les sites entre Le Caire et Abou Simbel (pas de haut barrage d'Assouan à l'époque), tout le voyage étant pur décadence et style. .

Malheureusement, la fin de la monarchie a aussi marqué la fin de la dahabiya ! La vapeur était à la mode, bientôt dépassée par les moteurs à essence et/ou diesel. Cependant, la dahabiya n'a pas été oubliée et très vite, parmi tous les grands bateaux de croisière remontant et descendant le Nil, les deux mâts de la dahabiya ont lentement commencé à réapparaître. Les visiteurs commençaient à réaliser que la paix et la tranquillité qu'ils recherchaient pouvaient être trouvées. En plus de cela, le faible tirant d'eau signifiait que ces bateaux pouvaient naviguer plus près des nombreuses îles parsemées le long du fleuve, donnant accès à des endroits comme Gebel El Silsila ; hors limites pour les bateaux de croisière plus lourds. Cela permet également des expériences comme le dîner devant le « Spéos d'Horemheb » : un repas illuminé que vous n'oublierez jamais, et tout cela grâce au faible tirant d'eau de la dahabiya et à sa plus petite capacité en passagers.

L'autre énorme avantage de pouvoir se blottir contre ces petites îles est que le Nil devient maintenant votre piscine. Vous pouvez plonger et nager à votre guise, ou vous asseoir et regarder les gambades des autres depuis les sables de l'île.

Au cours de son voyage, la dahabiya s'arrêtera pour s'approvisionner en nourriture, soit sur les marchés riverains, soit directement auprès des agriculteurs et jardiniers locaux : tout est frais et cuisiné à la demande. Des surgelés? Oublie! Tout au long de la journée, de l'eau minérale et du thé sont disponibles, ainsi que des tasses de café turc fort, de karkade (hibiscus) ou de jus de fruits frais. Vous pouvez même savourer de la bière et du vin locaux.

Imaginez être bercé par le doux clapotis des vagues, seulement interrompu par le cri d'un oiseau. C'est la nuit sur une dahabiya ! Nuits sereines ; jours paisibles; navigation silencieuse; détente totale; et tous disponibles aujourd'hui, comme il y a presque 100 ans.

Bien que nous utilisions l'orthographe « dahabiya », elle peut également être orthographiée comme suit : dahabeya, zahabiya, dahabeyya, dahabiah, dahabiyah, dhahabiyya, dahabiyeh, dahabieh, dahabeah et dahabeya.